vendredi 25 février 2011

Vous prenez souvent l'avion ? ATTENTION au syndrome aérotoxique

Un intéressant fait a été abordé hier par l'émission de la Télévision Suisse Romande "Temps présent", concernant le syndrome aérotoxique. Vous n'avez sans doute jamais entendu ce nom mais vous devriez le retenir car il devient connu dans le milieu aéronautique et passager et donnera peut-être lieu à de grands procès contre les compagnies aériennes à l'avenir.
Qu'est-ce que ce syndrome ? C'est une maladie causée par des effets de longue durée suite à une aspiration de l'air contaminé de la cabine d'un avion. Ce syndrome est connu à travers ses symptômes depuis 1977, date à laquelle un pilote-navigateur américain est devenu handicapé suite à une exposition régulière à l'air contaminé de son cockpit. Comment l'air de la cabine d'un avion peut-il être contaminé ?
Voici le lien du reportage en question, qui risque de faire du bruit. Sachez néanmoins que l'air de la cabine passagers est fourni  par les réacteurs durant le vol. La majorité de l'air aspiré sert à faire fonctionner les réacteurs et la minorité destinée aux passagers est séparée des autres parties du réacteur, notamment de l'huile de moteur. Mais le problème du syndrome survient à ce niveau-là. Comme le dit l'article de ce site spécialisé, Pour avoir un environnement confortable et assez de pression de l’air dans la cabine des avions, une provision d’air chaud comprimé est nécessaire. Cet air est fourni par les réacteurs et donc est en contact avec des pièces mobiles qui doivent être lubrifiées. Il y a plusieurs joints en place qui sont conçus pour assurer la séparation du lubrifiant et de l’air. En raison du genre de ces joints, ils ne peuvent pas être 100% effectifs et laisseront entrer une certaine quantité d’huile dans l’air. (...) Si une grande quantité d’huile se mélange avec l’air comprimé très chaud le résultat sera l’entrée de vapeurs nuisibles dans la cabine. Ceci s’appelle un «fume event» en anglais. Il n’y a pas de filtre dans la provision d’air dans la cabine pour empêcher ceci.
Voilà le problème tel qu'il est connu. Mais les journalistes de Temps présent ont découvert que ce syndrome était beaucoup plus courant que les grands experts de l'industrie aéronautique ne voulaient le faire croire...En effet 3 des interwiewés du reportage sont d'anciens pilotes réduits à l'invalidité à cause de l'exposition aux vapeurs du syndrome aérotoxique. Aucune statistique officielle n'existe sur ce syndrome et plusieurs propositions de rapport des autorités américaines de l'aviation civile ont été étouffées par les lobbys aéronautiques. Pourtant il y a de quoi s'inquiéter car l'écrasante majorité de ces accidents ne sont pas signalés, ni aux passagers qui vont par la suite développer des symptômes de ce syndrome sans savoir pourquoi, ni aux autorités de l'aviation civile. Selon des estimations difficilement vérifiables, 2 vols sur 1000  sont victimes de ces graves problèmes. Cela paraît peu mais quand on sait que chaque jour, 80 000 vols ont lieu de par le monde, c'est énorme. Simple produit en croix :
80 000 X 0,2 % = 160 vols contaminés. Admettons qu'il y a 80 passagers par vol ( c'est une moyenne admissible ). 80 X 160 = 12 800 passagers potentiellement victimes. En réalité si les vols sont courts, si l'exposition est réduite et selon tous les facteurs, beaucoup de passagers ne développeront pas de symptômes, ou en tous cas pas immédiatement. Mais il suffit de compter une minorité écrasée de 20 passagers contaminés sur les 12800, 20 X 365 jours de l'année = 7300 malades.
Et Ca ce n'est pas admissible !

dimanche 13 février 2011

Sécurité dans les aéroports : Pognon et rigolade

On l'avait presque oublié mais il fait sa réapparition : Le scanner-corporel : Cet outil d'un coût élevé, a été autorisé à l'expérimentation le 8 Février 2010. Depuis, il n'a pas eu de grand succès en Europe hormis en Grande-Bretagne, pays qui en a déja commandé plusieurs. Selon cet article intéressant, il projette des "ondes millimétriques" sur le corps du passager, ondes qui traversent ses vêtements et reproduisent une image virtuelle en trois dimensions. On peut ainsi bien voir le passager dans son intimité. Dans tous ses détails, ce qui est loin de déplaîre aux pervers. Mais à quoi sert la sécurité aérienne ? On peut se poser cette question vu qu'il y avait déja des portails de détection d'armes le 11 Septembre 2001. Quelle efficacité !
Encore mieux : Des journalistes d' Envoyé Spécial sans aucune connaissance en criminologie avaient réussi sans aucune difficulté à faire passer un pistolet en pièces détachées dans leurs bagages, à l'aéroport de Marseille. Cela avait déclenché un tollé. La réalité est que si les zélés douaniers sont capables de dénicher votre dangereux shampoing ou une lime à ongles terroriste dans votre sac, même l'outil le plus efficace ne peut pas lutter contre les armes véritables.

Dans ce contexte, le scanner corporel est le fruit de l'intelligence financière de quelques gros industriels malins face à des gouvernements en quête de produits inutiles afin de démontrer leur capacité dans le domaine de la sécurité , notamment aérienne. Malheureusement pour eux, le fait qu'il n'y ait pas d'incident majeur est surtout le fruit du calme plutôt que de l'efficacité de ces outils.

Mais afin de démontrer qu'ils sont indispensables, c'est sans aucun complexe qu'on va faire peur à quelques bons citoyens naifs. Et ça marche !!!

Au lieu de dépenser des sommes folles à révolutionner un système secondaire, il faudrait déja plus investir dans la santé et l'éducation....